Encre et couleur.
Un dialogue constant
Noir m’est couleur
Noir m’illumine et m’arc en ciel
D’un même dessin, d’un côté un ciel d’encre, qu’éclaire la blancheur irréelle des oiseaux, de l’autre une volière luxuriante de couleurs qui hésitent à s’épanouir pleinement. Le premier sous-tend le second, où la couleur vient se superposer au noir.
Partir de modèles minéraux, emmêler ses dessins pour faire du noir et blanc, puis de ce noir et blanc faire la couleur, à chacune de ces étapes l’inconscient guide la main pour dire une histoire, que la couche suivante vient recouvrir, à la manière des strates d’un site archéologique.
Noir m’illumine nous dit-elle. La première étape est donc celle de l’encre qui vient clore le dessin et le mettre en pleine lumière, premier avatar de la scène qui en voile déjà le récit original.
Noir m’est couleur nous dit-elle encore. La mise en couleur au crayon est un défi technique. Pour obtenir la profondeur et le relief voulus, RMC commence par passer soigneusement à l’encre l’ensemble de la scène. Puis guidée par un projet dont elle n’a pas pleinement conscience, elle recrée à la pointe de ses crayons un nouveau tableau et une nouvelle histoire.
La confrontation des deux séries nous ouvre une fenêtre sur ces univers cachés, les dessous de mes encres, qui sont une constante dans son œuvre. Chaque étape est une aventure, au risque de se perdre, pour aboutir, guidée par son instinct et sa maitrise de la couleur, à ces images totalement abstraites qui fourmillent pourtant de toute la vie qui les sous-tend.
PC